L’art peut être éphémère et dans ce cas, il doit être partagé au moment de la représentation (performance) de(s) l’artiste(s). Cet instant devient ainsi un moment unique car il ne se reproduira plus. Seul le souvenir des émotions subsistera.
Mais l’art peut être également intemporel offrant ainsi à l’infini le bonheur de découvrir ou de redécouvrir une œuvre fusse telle plastique, picturale ou encore patrimoniale. En effet, chaque nouveau paramètre, lumière, distance, scénographie, acuité du spectateur, … apportent de nouvelles découvertes et donc, de nouvelles émotions.
Mais pourquoi une telle introduction pour parler de Simon Boisliveau ?
Parce que rares sont les artistes qui se nourrissent de ces deux formes.
J’ai découvert Simon à l’occasion d’un spectacle créé à Azay-le-Rideau lorsque j’en étais administrateur. Simon m’a et a conquis unanimement le public. Chaque soir, il faisait naître sa création plastique, le calderoussel ; œuvre métallique animée en forme de manège qui prenait vie et sens comme par enchantement. Une osmose impressionnante entre l’œuvre et l’homme qu’on ne se lassait ni de regarder ni d’entendre. Était-ce le comédien qui faisait vivre l’œuvre ou le plasticien qui se faisait porter par sa création ?
Cette fusion ne s’appelle-t-elle pas tout simplement « le talent » !
Quel chemin parcouru par Simon depuis ce spectacle.
Aujourd’hui et comme tout artiste faisant fructifier le temps, Simon a été un lecteur attentif des grandes mouvances de nos sociétés et peut-être par opposition, a considérablement rendu lumineuses et expressives ses sculptures. Tout en assumant résolument un art inscrit dans son époque, contemporain, il brouille les pistes. Il réussit à concilier des paradoxes : froideur du métal avec incandescence de son expression artistique, vision d’un premier abord figurative mais servie par de subtiles abstractions, ou encore des proportions si bien posées qu’elles pourraient laisser penser à une assistance informatique alors que seul son talent s’exprime.
Simon Boisliveau fait maintenant partie des talentueux artistes français. Puisse les amateurs d’art, les collectionneurs, les FRAC, les responsables de galeries être attentifs à son travail car Monsieur Boisliveau est, à n’en pas douter, voué à une belle carrière artistique.
Gérard Cieslik
Conseiller et Directeur au Ministère de la Culture et dans les Collectivités Territoriales